
Chapitre publié dans un ouvrage (OS)
GOBERT T. (2013). "Tutorats de pairs et outils socio-numériques : une combinaison favorisant l’acquisition de compétences numériques ?". Le tutorat de pairs dans l’enseignement supérieur Enjeux des dispositifs, pratiques et représentations des acteurs , Paris : L’harmattan, pp. 52-65.

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Les apprenants en formation initiale manifestent un engouement fort pour les sites de réseautage social (social hub) tels que Facebook. Pour les utiliser, ils s’ingénient d’ailleurs à multiplier les stratégies et diversifient leurs moyens d’accès. Ils utilisent jusqu’à leurs téléphones mobiles malgré l’inconfort de l’interface de ces appareils. Des comportements spécifiques font ainsi irruption dans l’enceinte de la classe, ce qui engendre des formes d’attention et de présence distribuées (Turkle, 2005) qui ne laissent pas insensibles les équipes pédagogiques. Par nature et par objet, les enseignements de TIC semblent particulièrement adaptés à une réflexion sur la gestion de cette appétence. En effet, alors qu’ils ont vécu toute leur existence entourés d’outils numériques, les jeunes adultes ne semblent pas intéressés par leur fonctionnement (Alvdaz, 2010). Ils se révèlent le plus souvent incapables de résoudre des problèmes logiciels peu complexes. Nombre de référents se demandent donc comment exploiter la motivation constatée pour les outils socio-numériques en éducation (Strasse, 2009) en les intégrant par exemple dans les modalités de l’accompagnement pédagogique aux compétences numériques. L’une des solutions pourrait résider en un rapprochement avec des tuteurs de pairs identifiés comme des aidants naturels qui appartiennent aux deux mondes de la vie et du travail étudiants. Cette double inscription pourrait favoriser le franchissement du clivage presque revendicatif que font les jeunes de l’emploi de leur page Facebook entre un instrument de loisir destinée à un usage privé pendant leur temps personnel d’une part et un outil de production dans le cadre des périodes de travail liée à leur présence dans l’établissement d’autre part. En revanche, ce n’est pas sans risques car ces tuteurs de pairs actualisent globalement des pratiques, des usages et une pensée tournée vers « l’agir technique » (Gras & all, 1992, p. 81) immédiat identiques à celles et ceux qu’ils soutiennent. Comment, dès lors, bénéficier de l’avantage de la médiation de proximité privilégiée que proposent des tuteurs de pairs « naturels » (Geay, 1998, p. 160) avec les exigences d’une formation de niveau supérieur ?